Le programme bouleversé de la fin d’année scolaire a été agrémenté, pour les élèves de CP d’Annelise Kugler et de CE1 de Dominique Specht, d’une randonnée pédestre vendredi 26 juin à la découverte du hameau des charbonniers, le Disteldorf.
Chaussures de marche aux pieds et Rucksack sur le dos, les enfants et leur encadrant ont avalé avec entrain les cinq kilomètres de chemin forestier séparant le village de son hameau qui se situe en plein massif forestier, entre Lembach et Niedersteinbach. Tout en cheminant, les jeunes ont pu découvrir la flore et le terrain particulier entre rochers et ruisseau. La faune sauvage a gardé ses distances, les groupes étant un peu bruyants.
Il ne reste qu’une seule maison sur douze
Le hameau du Disteldorf, qui comptait à son apogée douze maisons et 120 habitants, ne compte aujourd’hui plus qu’une seule maison de l’époque, celle de Nicolas Isel, judicieusement restaurée et conservée par un professeur allemand, aujourd’hui retraité, Fried Rist qui en a fait sa résidence secondaire. Présent, il était heureux de saluer les jeunes visiteurs et Charles Schlosser, historien et président de l’association des Charbonniers du Fleckenstein. Ce dernier, auteur du livre Disteldorf Terre de charbonniers , a conté l’histoire de ce hameau dont l’histoire débute autour de 1521, et dont son grand-père était originaire. Il a expliqué que le Disteldorf, comme d’autres hameaux disparus dans les environs, est né avec l’implantation de familles près des lieux où on offrait du travail, d’abord la verrerie toute proche puis le besoin en charbon de bois des forges De Dietrich. Il a été détruit durant la Seconde Guerre mondiale, fortement endommagé en 1940 par l’artillerie française, des tirs du Four à Chaux, puis dynamité en 1944 par l’armée allemande. La population a préféré s’installer à Lembach plutôt que de reconstruire. Le temps a ensuite fait son œuvre, les emplacements des 12 maisons sont depuis 2019 matérialisés par des stèles en grès, support de plaques d’information.
Le long trajet jusqu’à l’école
L’intervenant a aussi parlé de la vie au village, du confort, de l’approvisionnement en eau, et de la vie courante pour terminer par l’école. C’est en 1867 qu’une loi a offert la possibilité de création d’écoles dans les hameaux. À l’époque, les enfants du Disteldorf — et ils étaient nombreux, une famille se composant en moyenne de dix personnes — étaient scolarisés à Lembach et faisant souvent deux fois l’aller-retour par jour pour aller à l’école, chaussés de sabots. Les jeunes visiteurs sont restés un moment perplexes et pensifs : ils avaient mis deux heures pour un trajet et, selon les écrits, les enfants à l’époque mettaient moins d’une demi-heure…
Une école-chapelle
Malgré la loi, dont les Distelderfer étaient immédiatement preneurs, la construction de l’école a été un vrai et long combat, la municipalité de Lembach refusant toute aide. Au final, ils ont pris une initiative citoyenne en la construisant eux-mêmes : ils avaient dans leurs rangs, un tailleur de pierre, un maçon et un charpentier. Par la suite, un clocheton a été ajouté sur l’édifice, une cloche (cette dernière devant actuellement tinter quelque part en Afrique) a été coulée et l’école fit aussi office de chapelle.
Texte et photo : Hub. K