Vendredi 17 juin, 19 élèves de la classe de CM2 de l’école Henri-Mertz, avec leur professeur et directrice Marie-Laure Tesson ainsi que les deux accompagnatrices Sophie Spill et Ève Muller, se sont rendu dans une parcelle de la forêt à proximité du p’tit Fleck.
C’était la neuvième et avant-dernière rencontre avec le naturaliste Pascal Gerold. Les élèves de CM2 participent activement à la mise en place mise d’une aire terrestre éducative (ATE), un dispositif éducatif piloté par l’office français de la biodiversité à proximité du p’tit Fleck.
L’objectif, à terme, est la mise en place d’une aire terrestre éducative (ATE), un dispositif éducatif piloté par l’Office français de la biodiversité. Cela concerne une portion de forêt en libre évolution au sein du massif forestier du Fleckenstein appartenant à la Région grand est. Depuis le mois de mars avec l’appui de Pascal Gerold, animateur nature à la maison de la nature du delta de la Sauer à Munchhausen et d’Alsace du nord, un travail a été mené avec les élèves pour évaluer la biodiversité du site et envisager des actions de sensibilisation et de protection.
Les élèves réalisent leur propre diagnostic
L’une des actions de sensibilisation préconisée est l’information du grand public. Depuis leur premier passage, les élèves ont constaté que la forêt a déjà changé d’aspect. Le feuillage est apparu. Elle est devenue beaucoup plus luxuriante. Cette partie de forêt est laissée en libre évolution, c’est-à-dire qu’elle se développe sans sylviculture ni intervention humaine.
Les élèves, qui durant leurs huit passages précédents en ont mesuré l’intérêt naturaliste pour faire leur diagnostic du potentiel du site. D’abord avec les petites bêtes qui se trouvent dans la litière de la forêt, avec les oiseaux, les insectes, les mammifères et les arbres. Ils ont été à l’écoute des oiseaux et ont découvert que la chouette et le pigeon colombin aiment nicher dans les cavités des hêtres réalisés par le pic noir. Les élèves ont reconnu la caractéristique du hêtre à son écorce grise, « comme une patte d’éléphant ». Le bois mort au sol et sur pied avec des cavités attirent tout un tas d’animaux. Plus loin, les élèves ont découvert une piste avec des traces de blaireaux. Le passage d’un lynx n’a pas encore pu être établi. Ils ont découvert une souille, l’endroit où les sangliers omniprésents se vautrent dans la boue pour se débarrasser des parasites. Ensuite ils se frottent contre les arbres où ils laissent quelques poils.
Dix ans de libre évolution
Peuplée de nombreux magnifiques hêtres, dans le langage naturaliste, on appelle cette hêtraie une « futée cathédrale ». Elle est laissée déjà en libre évolution depuis plus de dix ans. La forêt reprend ainsi, petit à petit, son aspect sauvage : nombreux rejets de hêtres au niveau du sous-bois qui attendent patiemment, parfois plusieurs dizaines d’années, qu’un arbre tombe pour que la lumière leur permette de pousser. « Vos petits-enfants, arrière-petits-enfants en verront les résultats », a annoncé Pascal Gérold.
Lors des cours en classe, les élèves ont également réfléchi sur la façon d’informer les visiteurs, surtout en évitant d’amener des hordes de touristes. Ils ont envisagé l’installation de panneaux informatifs stipulant que la forêt redevient sauvage, et des visites guidées par un spécialiste pour éviter le tourisme de masse. Ils préconisent aussi de renforcer temporairement, au départ, les capacités du site pour accueillir les animaux sauvages avec des nichoirs à chouettes par exemple.
Lors de leur passage précédent, les élèves avaient également rencontré le garde forestier, qui leur a expliqué que la plus grande partie de la forêt du Fleckenstein est tout de même exploitée. Les élèves ont été particulièrement fiers d’avoir pu mettre en évidence les richesses naturelles et d’avoir pu trouver des pistes pour faire découvrir le site dans le respect de la nature.
Pour terminer la sortie, Pascal Gerold a proposé quelques jeux et devinettes. Notamment pour reconnaître la différence entre un chat sauvage et un lynx avec un moule de leurs empreintes. Ils ont ensuite plongé leur main dans un sac pour deviner ce qui s’y trouvait : sans regarder, les naturalistes en herbe ont facilement reconnu un croc de sanglier et des bois de brocard. Des jeunes bien motivés pour la préservation de leur cadre de vie, la planète.
texte et photo : DNA